L'HISTOIRE DB FRANCE, [i566]                   61
part du Roy pour estre registré, portant qu'il etoit permis par tout le royaume à ceux de la religion re­formée d'appeller aux lieux ausquels l'exercice de la­dite religion n'etoit permis, toutes et quantesfois que bon leur sembleroit, les ministres de leur religion, pour être par eux consolez et endoctrinez et pareillement endoctriner leurs enfans, fut cassé et annullé comme pernicieux et contrevenant à l'edit de pacification : car par iceluy ce seroit tacitement permettre les prêches secrettes; et à ce que j'ay pû en entendre, il etoit fait plus pour ceux de la religion qui sont à Paris quc pour tous autres; laquelle requeste deux conseillers dé laditte cour avoient presentée à tous les maistres des requestes qui sont en cette cour, lesquels n'en avoient voulu faire le raport, craignans fâcher le chancelier. Quoy voyans lesdits conseillers, s'adressèrent à mondit sieur le car­dinal, qui leur promit raporter laditte requeste au conseil privé, etans les cardinaux de Bourbon et de Guyse, M. de Nevers, les maréchaux de Montmorency, de Bourdillon et de Vieilleville, les barons de La Garde et de Lansac, messieurs de Morvilliers, de Limoges, de Laubespine, de Valence, de La Caze-Dieu, presi­dent de Laubespine, etc., s'adressa au chancelier et à tous les maistres des requestes, leur remontrant qu'il s'ebayssoit fort de ce que les catholiques n'avoient aucun moyen en cette cour et conseil d'étre ouys, et qu'il ne sçavoit pas pour quelles raisons aucuns des maistres
toit qne cet attroupement ; il répondit : « Hé ! madame, ce sont des « gueux, » nom que l'on donnoit aux protestans dans ces proTÎnces. Les mécontens profitèrent de cette expression injurieuse pour rallier à eux les gens du peuple ; et dans les médailles qu'ils firent frapper, ils prirent pour attribut nne besace et une écuelle de bois.
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